Vous trouverez l’enregistrement vidéo de ce sermon sur : https://www.youtube.com/watch?v=zXIORXykxv0&feature=youtu.be

Oh, mon Dieu ! Que l’Église tout entière dise Amen ! Dites-le encore ! Encore une fois ! Amen ! J’en ai le souffle coupé. C’est une nuit bénie. C’est une nuit bénie. Nous nous rassemblons ce soir. Beaucoup d’entre nous sont épiscopaliens. Beaucoup d’entre nous se revendiquent d’autres traditions et familles chrétiennes. Beaucoup d’entre nous sont des personnes de bonne volonté n’ayant ni dénomination particulière ni galons. Il y a probablement parmi nous des républicains. Et probablement aussi des démocrates. Certains d’entre nous sont probablement indépendants. Mais nous sommes tous des enfants de Dieu. Tous ! Absolument tous ! C’est ce que nous célébrons ce soir. C’est en tant qu’enfants de Dieu que nous nous rassemblons. Comme le disait cette vieille chanson lorsque j’étais petit,

Rouges et jaunes, noirs et blancs,

Tous sont précieux à ses yeux.

Tous ! Tous ! Absolument tous !

Permettez-moi tout d’abord de remercier en votre nom tous ceux qui ont rendu possible cette soirée. Merci ! Merci ! Merci ! Permettez-moi également de remercier en votre nom les évêques et les membres du diocèse du Texas. Merci au Texas ! Merci au Texas ! Merci au Texas ! Texas ! Texas !

À vrai dire, je me sens dans une position inconfortable car j’ai l’impression d’être la seule chose qui vous sépare de la nourriture. C’est une position peu enviable. Alors je vais passer en vitesse à mon texte. Un texte du nouveau testament, évangile de Jean, vers la fin de celui-ci. Certains érudits prétendent en fait que cet évangile se termine par le chapitre 20. Mais si vous regardez dans votre Bible, vous verrez qu’il y a un autre chapitre. Et ces érudits ont toutes sortes de théories pour établir que le chapitre 21 est un ajout, une extension ou une annexe. Je ne suis pas un érudit. Je suis un prédicateur itinérant, je connais les prédicateurs et vous aussi. J’ai l’impression que Jean a terminé son sermon au chapitre 20, l’avion s’apprêtait à atterrir et il s’est souvenu de quelque chose d’autre. Il a remis les gaz et fait un tour supplémentaire avant d’atterrir. C’est ce qui s’est passé. Au premier atterrissage, avec le chapitre 20, il est presque arrivé à la conclusion. Il le fait en ces termes :

Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre. Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Mes frères, mes sœurs, Dieu veut que vous viviez. Dieu veut que nous vivions. Dieu veut que ce monde vive. Dieu veut que nous vivions ! Vous pouvez presque l’entendre dans le texte. Jean s’efforce de poser son avion, et il se dit : il y a beaucoup d’autres choses que j’aurais pu écrire, mais les quelques choses que j’ai écrites, toutes celles de l’Évangile de Jean, l’histoire de Jésus transformant l’eau en vin, l’histoire de Jésus rencontrant le vieux Nicodème, l’histoire de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine dont l’évêque nous a parlé, près du puits, l’histoire de Jésus donnant à manger à une foule de 5000 personnes (n’est-elle pas formidable [s’adressant à l’interprète] ?), toutes ces histoires, l’histoire de Lazare, l’histoire de la crucifixion de Jésus, l’histoire de sa résurrection d’entre les morts, j’aurais pu raconter bien plus d’histoires. C’est de Jésus-Christ que nous parlons ! Il ne s’agit pas de Monsieur Untel ! Ce frère est extraordinaire ! Je pourrais passer la nuit à vous raconter des histoires à son sujet, et vous n’auriez jamais droit à votre barbecue ! Mais je vous ai raconté ces quelques histoires afin que vous puissiez en venir à croire. Et croire signifie faire confiance. Cela ne signifie pas que vous comprenez. Cela ne signifie pas que vous avez tout compris. Cela signifie simplement que vous allez lui faire confiance. Ces choses ont été écrites pour que vous puissiez croire que Jésus existe vraiment, qu’il est vraiment le Messie, le Christ, le visage humain de Dieu, l’incarnation de l’amour de Dieu dans la vie d’une personne humaine. Ou comme il est dit dans le Symbole de Nicée :

Dieu de Dieu,

Lumière de Lumière,

Vrai Dieu de vrai Dieu,

Ce n’est pas de Monsieur Untel que nous parlons ! Ces choses ont été écrites afin que vous puissiez croire qu’il est réellement le signe, le sceau ultime montrant à quel point Dieu vous aime. Ceci a été écrit afin que vous puissiez avoir la vie. La vie. La vraie vie, pas une vie que l’on peut échanger sur eBay. La vraie vie ! Celle que le monde ne donne pas et qu’il ne peut pas reprendre. La vie ! La vie ! Et dans l’évangile de Jean, c’est incroyable… Rassurez-moi, comment allez-vous ? Rassurez-moi. Je veux m’assurer que tout le monde est du voyage. Regardez l’évangile de Jean : le thème de la vie est en filigrane du début à la fin. Au début de l’évangile, avec ce merveilleux texte poétique:

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. En lui était la vie

et la vie était la lumière des hommes,

et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise.

C’est la vie ! La vie avec Dieu ! La vie ! Et cela continue. Je n’invente rien. C’est dans le livre. Il dit au chapitre six : « Je suis le pain de vie. » Au quatrième chapitre, il dit : « Je suis l’eau de la vie. » Au troisième chapitre, Jésus rencontre… il rencontre les premiers épiscopaliens. C’est vrai ! Je suis convaincu que Nicodème, au chapitre trois de l’évangile de Jean, était le premier épiscopalien. Si vous lisez le texte soigneusement, celui-ci dit que Nicodème était un pharisien, il faisait probablement partie du Sanhedrin, la Haute cour, c’était une sorte d’aristocrate, pour moi ça sentait l’épiscopalien ! Mais encore mieux, l’évangile de Jean nous dit que Nicodème est venu voir Jésus de nuit. Seul un épiscopalien tenterait de s’approcher de Jésus lorsque personne ne regarde. C’est un épiscopalien ! Mais Nicodème était quelqu’un de bien car, dans l’adversité, il a défendu Jésus devant le Sanhédrin. Puis Nicodème a préparé avec Joseph d’Arimathie la mise au tombeau de Jésus. C’est aussi un épiscopalien. Si je le mentionne, c’est parce que dans sa conversation avec Jésus, Nicodème a déclaré : « Vous savez, Seigneur, j’aimerais en savoir plus sur vos enseignements. » Et Jésus lui a répondu : « Nicodème, ne me fais pas ce baratin. On n’est pas dans l’émission d’Oprah Winfrey. » Il a dit à Nicodème : « Tu dois naître à nouveau. » Le texte grec peut se traduire comme naître à nouveau, naître de nouveau ou naître d’en haut. Et à mon avis, la seule raison de naître, c’est de pouvoir vivre ! Dieu veut que vous viviez ! Dieu veut que nous ayons la vie et Dieu veut que tous ses enfants aient la vie ! Je pourrais continuer mais je ne le ferai pas.

Puis encore, dans l’Évangile de Jean, il dit : « Je suis la résurrection et la vie. » Il dit au chapitre 14 : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. » Au chapitre 10 : « je suis venu pour que les hommes aient la vie ». Puis, à la fin de l’évangile, Paul dit qu’il a écrit toutes ces choses « pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom ». La raison d’être de la vie ! Une vie abondante promise à tous. La vie pour les riches et la vie pour les pauvres. La vie pour les démocrates et la vie pour les républicains. La vie pour les indépendants ! La vie pour les députés ! La vie pour les évêques ! La vie pour tout le monde ! La vie ! La vie ! La vie ! La vie. La vie. À vrai dire, il est si facile d’être déçu par ce qui constitue la vie réelle. L’évangile de Jean remarque que Jésus ne parlait pas de biologie. La biologie est importante, parce qu’il faut bien commencer quelque part. Et c’est la base. Je veux dire qu’il est vrai que nous sommes tous des êtres humains, biologiquement c’est ce que nous sommes : des êtres humains. Mais biologiquement, nous faisons simplement partie du monde animal. Nous sommes fondamentalement comme ce pigeon au sein de l’assemblée des députés. Je me suis penché vers la présidente Jennings pour lui dire : « Madame la présidente, nous avons un pigeon dans cette assemblée. » Mais c’est de la biologie élémentaire. Nous faisons partie du monde animal. Mais je vais être prudent, car je sais que l’évêque Katharine est quelque part dans la salle et c’est une scientifique. Sans vouloir outrepasser mes compétences, je pense que mon professeur de quatrième nous a expliqué que parmi les êtres vivants, les membres du monde animal ont certaines caractéristiques, dont trois principales : ils respirent, ils mangent et ils fabriquent davantage d’individus de leur propre espèce. Respiration (ça sonne bien en espagnol, j’aime), respiration, consommation et reproduction. Ils respirent, ils mangent et ils fabriquent davantage d’individus de leur propre espèce. Ma femme a deux chats qui peuvent faire ça. À vrai dire, les chats sont passés chez le vétérinaire, il y en a deux qui peuvent le faire sur les trois. Et c’est bien, mais en vérité la vie est plus que cela. Jésus l’a dit clairement. Votre vie n’est-elle pas plus précieuse que celle des moineaux ? Vous avez plus de valeur que les moineaux, ces très précieuses créatures de Dieu. Vous avez besoin de vêtements, mais combien vous en faut-il ? Observez les lys des champs. Ils poussent, ils se propagent, ils projettent leurs graines, ils se flétrissent et même votre Père céleste en prend soin. Combien plus grande est votre valeur ! Je suis venu vous montrer la vie ! Pas seulement la vie biologique ! Pas seulement l’existence ! Pas seulement la survie ! Pas seulement se contenter de passer par là ! Avoir la vie ! La vie comme je l’ai rêvée !

La vie comme je l’ai voulue ! Dieu vous veut tous – vous me suivez ? Et en vérité, j’en suis convaincu, cet amour est la clé de la vie. J’ai une théorie, mais je sais qu’il y a des théologiens dans cette pièce alors je vais être prudent, mais je suis convaincu que le contraire de l’amour n’est pas la haine. Le contraire de l’amour est l’égoïsme, et la haine découle de l’égoïsme. Oui, je pense que nous avons trouvé quelque chose ici. Voyez comme l’égoïsme, l’égocentrisme ou, comme l’appelaient les pères et mères d’autrefois, l’orgueil, la vanité, oui cette vanité égocentrique qui me place au centre du monde, et vous, Dieu et toutes les autres personnes à la périphérie, voyez comme cet égoïsme est la racine de tout mal. C’est la source de chacun des maux. Il est derrière chaque sectarisme. Il est derrière chaque injustice. C’est le cancer à la racine de chaque guerre. C’est la source de chaque destruction. Cet égoïsme détruit les foyers ! Il détruira les églises ! Il détruira les nations ! Si on lui laisse le champ libre, il détruira la création ! L’égoïsme ! L’égoïsme ! L’égoïsme ! L’égoïsme !

Mais l’amour est le remède. J’en ai parlé brièvement lors d’un récent mariage. Il fallait que je le fasse tenir dans un temps très restreint. Je ne vais pas faire beaucoup plus long avec vous non plus. Mais l’amour c’est le baume de Galaad. L’amour guérit l’âme malade de son péché. L’amour nous élève alors que le poids de l’égoïsme nous entraîne vers le bas ! L’amour peut tisser des liens entre nous alors que l’égoïsme nous divise. Nous avons à vrai dire une émission télévisée qui est l’incarnation de l’égoïsme. Le croira qui voudra, mais il existe un autre nom pour l’égoïsme. Ce nom, c’est le péché. C’est pourquoi nous avons le carême, une période où nous nous occupons du péché. Mais l’amour est le remède. Nous avons une émission télévisée, vous voyez très bien de quoi je veux parler. Elle s’appelle Survivor (Survivant). Ce n’est qu’une émission télé, je le sais bien. Mais réfléchissons au principe de l’émission. Le principe de Survivor, c’est de placer tout un tas de gens sur une île déserte, et l’objectif de chacun d’entre eux c’est de survivre en éjectant tous les autres de l’île. C’est la parabole de l’égoïsme, parce qu’au bout du compte l’égoïsme chasse tout le monde de l’île ! Il ne reste personne d’autre que vous, et vous êtes pour vous-même un compagnon incroyablement ennuyeux !

Mais l’amour nous rassemble. L’amour cicatrise les blessures. L’amour peut nous élever. L’amour est la source de notre libération et la racine même de notre vie. À vrai dire, la seule raison pour laquelle nous sommes ici, c’est à cause de l’amour. Accordez-moi encore une ou deux minutes. C’est-à-dire arrêtons-nous et réfléchissons-y un moment. Nous autres chrétiens croyons en Dieu. Nous croyons en un seul Dieu, et pourtant nous croyons en Dieu en tant que Sainte Trinité. Ai-je bien raison ? Dites-le avec plus de confiance, c’est vraiment la vérité. Nous avons un Dieu, et néanmoins nous savons que ce seul Dieu est Dieu le Père, Dieu le fils et Dieu le Saint Esprit. Nous n’avons pas trois dieux, mais un seul Dieu ! Ce seul Dieu se dévoile à nous sous des formes magnifiques ! Nous possédons un Dieu aux multiples splendeurs ! Et voyez-vous, la Sainte Trinité est notre moyen traditionnel de nous dire que Dieu peut appréhender simultanément l’individualité et la multiplicité. Dieu ne s’inquiète pas de l’uniformité. Dieu peut avoir l’unité et la diversité en même temps, pas d’uniformité. Vous saisissez tous où je veux en venir, maintenant ? À la vérité, Dieu possède en son propre sein tout ce dont il a besoin pour être entier, pour être accompli et pour être complet. Augustin d’Hippone, qui n’était certainement pas un libéral ardent, Saint Augustin donc, a déclaré un jour que la Trinité signifie que Dieu est une communauté d’amour en son propre sein. Dans la première épître de Jean, au chapitre 4, on peut lire : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu, car Dieu est amour. Dieu est amour ! Dieu est amour ! Et devinez quoi, devinez quoi, c’est pour cette raison que nous sommes ici ! Dieu est la Trinité. Dieu avait toute la compagnie dont il avait besoin en son propre sein. Ce qui signifie que Dieu n’avait pas besoin de vous tous ! Dieu n’avait pas besoin de se prendre la tête avec le monde. Mais l’amour s’efface et fait de la place pour permettre à l’autre d’exister. L’amour dit : « Que la lumière soit ! » L’amour dit : « Que le monde soit ! » L’amour dit : « Qu’Andy soit ! » L’amour dit : « Que Byron soit ! » L’amour dit : « Que Deena soit ! » L’amour dit : « Qu’Hector soit ! » L’amour dit : « Que Jeff soit », mais bon, pour Jeff, je vais y réfléchir un peu. L’amour est la raison de notre présence ici, la raison d’être du monde, parce que Dieu est amour. Nous sommes ici. Nous avons la vie à cause de l’amour. Jésus a dit « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. » Et après être ressuscité des morts, il a demandé à Simon Pierre : « Veux-tu me suivre maintenant ? » Il ne s’agit pas de suivre comme un automate. Il lui a demandé : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Et celui-ci a répondu : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » « Je veux que tu prennes soin de mes brebis. Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » « Seigneur, je viens de vous dire que je vous aime. Oui je vous aime. Vous le savez bien. » « Alors prends soin de mes brebis ! » Jésus dit : « Simon, fils de Jean, M’AIMES-TU ? Si tu m’aimes, tu triompheras de ton égoïsme, un autre te prendra par la main et te conduira peut-être là où tu ne veux pas aller. Mais il ne s’agira plus de toi-même. Il s’agira de me suivre ! » Alors Jésus a dit : « Maintenant suis-moi. » La clé pour suivre Jésus, la clé pour faire partie de ses disciples, la clé de la vie, c’est l’amour ! C’est l’amour ! C’est l’amour ! C’est l’amour !

Bien, je vais m’arrêter là. Je commence à prendre de l’âge, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais plus je vieillis et plus je suis convaincu que nous perdons beaucoup de temps dans la vie à faire des choses qui ne donnent pas la vie. Dans une certaine mesure c’est humain, car nous sommes des humains, et il n’est pas nécessaire de renoncer à tout. Mais en fin de compte, il nous faut vivre. Nous devons vivre dans un monde où les jeunes enfants ne sont pas séparés de leurs parents à la frontière. Nous devons vivre dans un tel monde. Mais le travail de l’amour, c’est de fabriquer un monde où la possibilité de vie soit bien réelle pour tous. C’est le travail de l’amour. Je crois vraiment que c’est pourquoi je suis chrétien et, mieux encore, pourquoi je suis un disciple de Jésus. Un disciple bien défaillant, d’ailleurs, mais un disciple quand même. Mais je le suis car je crois que Jésus avait raison. Le chemin de la vie est le chemin de l’amour. Aime le seigneur ton Dieu. Aime ton prochain. Et par la même occasion, aime-toi toi-même. C’est la clé. Tout ceci se fonde sur la conviction préalable, la conviction que (à l’interprète : nous faisons ça tout le temps, vous auriez dû nous voir au Honduras, nous étions encore meilleurs !) Tout ceci est basé sur la conviction que Dieu sait de quoi il parle. Réfléchissez-y un instant. Tout ce que j’ai dit, absolument tout ce que j’ai dit se base sur la conviction que Jésus sait de quoi il parle. Que Dieu sait de quoi il parle. Si ce n’est pas le cas, alors autant attaquer directement le barbecue !

Cela fait des années que je l’ai réalisé. J’étais prêtre dans une paroisse de Baltimore, dans le diocèse du Maryland, il y a probablement ici des gens qui en viennent, notre plus jeune fille avait probablement trois ans, ma femme était partie donner un cours et je crois que notre fille aînée l’accompagnait, je ne m’en souviens plus maintenant. Mais elle devait sortir et je devais conduire la plus jeune à la maternelle (à l’interprète : je ne sais pas ce qu’a dit ma sœur, mais ça vous a manifestement beaucoup diverti). OK. Donc, nous sommes à la maison, je suis avec Élisabeth et nous attendons un peu avant de partir pour l’école. Je lui dis : « Élisabeth il faut que tu ailles mettre ton imper. » Elle me regarde, du haut de ses trois ans, moi le recteur de la St James Church, l’une des trois plus anciennes églises afro-américaines de l’Église épiscopale. Une église historique qui nous a donné Thurgood Marshall. Oui ! C’est une église très respectable ! Oh oui ! Donc me voilà, moi le recteur de St James avec cette petite personne de trois ans. Je lui dis : « Élisabeth, va mettre ton imperméable. » Elle me répond : « Pourquoi ? » Je lui dis : « Parce qu’il va pleuvoir. » Elle court vers la fenêtre du séjour, regarde dehors et déclare : « Mais il ne pleut pas dehors. » Je lui dis : « Je le sais, mais il va pleuvoir plus tard. » Elle me répond : « Maman n’a pas dit qu’il allait pleuvoir. » Voyez, il faut savoir quelle est la source d’autorité. Je lui dis : « Je sais que Maman n’a pas dit qu’il allait pleuvoir, mais Al Roker a dit qu’il allait pleuvoir. » J’ai essayé de lui expliquer les prévisions météorologiques et je lui ai montré le journal. Finalement j’ai dit : « Mais pourquoi suis-je en train de faire tout ça ? Élisabeth, va mettre ton imper ! »

Nous avons quitté la maison et pris la voiture pour aller à l’école maternelle. Je l’ai conduite à l’école. J’en suis ressorti et je me suis assis dans la voiture. Je suis resté assis là, à me dire je ne peux pas croire que cette petite chose pense en savoir plus que moi. Je suis le recteur de la très ancienne paroisse de St. James. Thurgood Marshall, Pauli Murray, ils sont tous sortis de cette église. Oui ! Je suis là et elle croit en savoir plus que moi. J’ai passé plus de temps en séminaire qu’elle n’en a passé sur terre, et elle croit en savoir plus que moi ! Je me suis dit soudain que Dieu devait nous voir à peu près comme ça ! Comme ça ! Je peux m’imaginer Dieu, les poings sur ses hanches cosmiques, s’exclamant : « Comme ils sont mignons ! Ils pensent savoir tant de choses, mais ne savent-ils pas que c’est moi qui ai donné vie à ce monde au commencement ? Ne savent-ils pas que j’ai créé la vaste étendue de l’espace interstellaire ? Ne savent-ils pas que j’ai dit au vieux Moïse, descends Moïse, va jusqu’en Égypte et dis au vieux pharaon de laisser partir mon peuple ? Ne savent-ils pas que je suis l’auteur de la liberté ? Ne savent-ils pas que je suis le créateur de la justice? Ne savent-ils pas que je suis le Dieu d’amour ! Ne savent-ils pas que je suis descendu en tant que Jésus pour leur montrer le chemin, pour leur montrer le chemin de l’amour, pour leur montrer le chemin de la vie et pour leur montrer comment vivre ensemble ! Ne savent-ils pas à quel point je les aime ? À quel point ? »

Mes frères et mes sœurs, nous avons du travail à accomplir. Pour représenter la chrétienté, une façon d’être chrétien qui ressemble à Jésus de Nazareth. Une façon d’être chrétien qui soit fondée et basée sur l’amour. Une façon d’être chrétien sans avoir honte d’être appelé peuple d’amour. Partez de ce lieu et soyez les témoins de cette façon d’être. Allez et soyez le peuple de Jésus. Allez et soyez le peuple de l’amour ! Allez et prenez soin de nos territoires ! Allez et soignez notre monde ! Allez jusqu’à ce que la justice l’emporte ! Allez jusqu’à ce que le cauchemar se termine ! Allez jusqu’à ce que le rêve de Dieu se réalise ! Allez et aidez-nous à vivre !

Que Dieu vous aime ! Que Dieu vous bénisse ! ALLEZ !

Allez ! Allez !

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[Episcopal News Service – General Convention 2018]