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Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, seul et même Dieu aimant, libérateur et dispensateur de vie, amen !

Avant de vous faire part de quelques réflexions, je tiens à remercier… Vous êtes tous en plein soleil, alors il n’y aura pas beaucoup de remerciements, croyez-moi. Je tiens à remercier tous ceux qui ont rendu ce rassemblement possible, Megan, l’évêque DeDe, Winnie et tous ceux qui y ont contribué, tout spécialement cette communauté, ceux qui ont contribué à obtenir les autorisations nous permettant de témoigner par la prière et par la foi, dans le respect et l’ordre. Je tiens enfin à remercier M. le Maire et M. le Maire suppléant qui sont venus nous accueillir.

Permettez-moi de dire que nous ne venons pas dans un esprit de haine. Nous ne venons pas dans un esprit sectaire. Nous ne venons pas pour nous attaquer à quelqu’un. Nous venons pour élever chacun. Nous venons dans un esprit d’amour. Nous venons dans un esprit d’amour car nous suivons Jésus. Or Jésus nous a enseigné l’amour. Aime le Seigneur ton Dieu, et aime ton prochain. Aime ton prochain libéral. Aime ton prochain conservateur. Aime ton prochain démocrate. Aime ton prochain républicain. Aime ton prochain indépendant. Aime ton prochain que tu n’apprécies pas. Aime ce prochain avec lequel tu n’es pas d’accord. Aime ton prochain qui est chrétien. Aime ton prochain qui est musulman. Aime ton prochain qui est juif. Aime ton prochain qui est palestinien. Aime ton prochain qui est israélien. Aime ton prochain qui est réfugié. Aime ton prochain qui est immigrant. Aime ton prochain qui est gardien de prison. Aime ton prochain !

Nous venons dans un esprit d’amour, d’amour. Je considère que l’amour de Dieu et l’amour de notre prochain que Jésus nous a enseignés constituent le noyau et le cœur de ce que signifie suivre Jésus-Christ. Nous devons être ceux qui régénèrent le christianisme, nous écartant de ses pratiques courantes et de la façon dont il est souvent perçu et représenté, pour suivre un modèle de christianisme qui s’inspire de Jésus ! Jésus a dit d’aimer Dieu et d’aimer notre prochain. Nous venons dans un esprit d’amour. C’est le noyau de notre foi. C’en est le cœur. Nous venons parce que nous sommes chrétiens et que le chemin de l’amour nous appelle à l’action humanitaire. Il nous incite à prendre soin de ceux qui n’ont personne pour prendre soin d’eux. Nous venons parce que nous ne pouvons pas croire qu’une grande nation comme celle-ci sépare des enfants de leurs familles. Nous venons parce que nous croyons que cette nation conçue dans la liberté a été fondée sur le principe que tous les hommes naissent égaux. Nous croyons que nous devons rappeler à cette nation, l’Amérique, quelle est son âme véritable ! Nous sommes ici parce que nous aimons cette nation Parce que si vous aimez vraiment quelqu’un, vous ne le laissez pas comme il est. Vous l’aidez à accomplir le meilleur de lui-même. Nous sommes ici pour sauver le cœur de l’Amérique. Sauvons le cœur de l’Amérique !

Permettez-moi maintenant de développer brièvement ceci. Si vous voulez voir un symbole de l’Amérique, prenez un avion vers New York un de ces jours. Je ne parle pas de la ville de New York elle-même en tant que symbole de l’Amérique. C’est un endroit sympa, mais je ne suis pas expert là-dessus. Je pense que c’est un endroit formidable, des gens sympathiques, mais le port, si vous survolez le port – ça dépend de votre itinéraire d’approche, moi ça m’arrive très souvent parce qu’en général je viens de Raleigh, en Caroline du Nord. En regardant du côté gauche de l’avion, ce que je fais à l’approche de l’aéroport de La Guardia, vous verrez une grande statue verte. C’est une statue de femme portant une torche à la main, bien levée, et un livre dans l’autre main sur lequel sont inscrits les mots : « 4 juillet 1776 ». Nous devons sauver l’âme de l’Amérique en la rappelant à son essence même, à ses valeurs essentielles auxquelles elle n’a pas toujours été fidèle, mais les valeurs sont là néanmoins. Le 4 juillet 1776, si j’ai bien retenu mes cours d’histoire, c’est la date de la publication de la Déclaration d’indépendance. De nos jours, nous somment en bons termes avec la Grande-Bretagne, mais à l’époque il y avait quelques problèmes. Ce jour-là, dans la Déclaration d’indépendance, ont été inscrits les mots que vous pouvez encore lire : « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes… » tous les hommes, tous les hommes, « sont créés égaux. »

Pas seulement les Américains, non, mais tous les hommes, d’où qu’ils viennent. Ceux du Honduras, ceux du Mexique, ceux du Costa Rica, ceux du Venezuela, ceux d’Asie, ceux d’Afrique, ceux d’Europe, tous les hommes sont créés égaux. Tous !

Eh bien je pense que c’est ça, l’Amérique. Puis le texte de la Déclaration d’indépendance se poursuit : « tous les hommes sont créés égaux, ils sont dotés par le Créateur… » – pas par le Congrès, pas par un parlement, pas par un potentat, pas par un président : ils sont dotés par le créateur « de certains droits inaliénables », des droits inaliénables qui ne peuvent être ni réduits ni modifiés car ils proviennent de Dieu ! La vie, la liberté et la recherche du bonheur, c’est CELA le chemin de l’Amérique. Nous venons dans un esprit d’amour. Nous venons parce que nous croyons à l’amour du prochain. Nous venons parce que nous aimons l’Amérique et que nous voulons qu’elle demeure fidèle à ses principes les plus élevés.

Mais laissez-moi poursuive car j’en arrive réellement à la conclusion. Sur cette même statue de la Liberté figure un poème composé par Emma Lazarus. En voici les mots, je n’invente rien, c’est sur la statue de la Liberté. Plus américain que ça, ça n’existe pas ! Américains, écoutez bien ! Sur la statue de la Liberté sont écrits ces mots :

« Non pas comme ce géant d’airain de la renommée grecque

Dont le talon conquérant enjambait les mers,

Ici, aux portes du soleil couchant battues par les flots, se tiendra

Une femme puissante tenant à la main une torche

Dont la flamme est l’éclair emprisonné,

Son nom est… »

Écoute-moi, Amérique !

« Son nom est Mère des exilés. Son flambeau

Rougeoie la bienvenue au monde entier ; son doux regard couvre

Le port relié par des ponts suspendus qui encadre les cités jumelles. »

Et voici son message :

« Garde, Vieux Monde, tes fastes d’un autre âge ! », proclame-t-elle,

« Donne-moi tes pauvres, tes exténués,

Tes masses innombrables aspirant à vivre libres,

Le rebut de tes rivages surpeuplés,

Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte

Je dresse ma lumière devant la porte d’or. »

L’Amérique ! L’Amérique ! Elle vous souhaite la bienvenue ! Bienvenue ! Venez, enfants de Dieu ! L’Amérique vous souhaite la bienvenue ! Nous venons parce que nous sommes un peuple d’amour. Nous aimons ceux qui cherchent un abri contre la guerre, la violence et la souffrance. Nous venons parce que nous voulons sincèrement que l’Amérique soit grande. Au 19e siècle, Alexandre de Tocqueville est venu aux États-Unis et y a séjourné. Il a parcouru le pays, rencontré et écouté les populations locales, les populations indigènes du pays. Tous les autres habitants qui n’étaient pas indigènes, pas nés dans le pays, ceux qui y avaient immigré – ils avaient besoin d’aide – tous ces gens, il les a rencontrés, il a rencontré des esclaves et des affranchis, des amérindiens et leurs familles, des américains venus d’Europe pour fuir la famine, les persécutions, il a rencontré tous les peuples d’Amérique et écrit, je cite : « L’Amérique est grande parce que l’Amérique est bonne. »

Restaurons la grandeur de l’Amérique, en faisant une Amérique bonne, en faisant une Amérique charitable, en faisant une Amérique juste, en faisant une Amérique aimante ! Restaurons la grandeur de l’Amérique !

Que Dieu vous aime ! Que Dieu vous bénisse ! Ne renoncez pas, ne vous laissez pas gagner par l’épuisement ! Que Dieu vous bénisse !

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[Episcopal News Service – General Convention 2018]