Au nom du Dieu unique, saint et vivant.
Veuillez vous asseoir.
Et bien, bonsoir les saints ! Comment allons-nous ce soir ? Je veux dire, cela fait une journée, n’est-ce pas ? Cela fait une semaine. Cela fait deux semaines pour nombre d’entre nous.
C’est un honneur d’être dans ce lieu et de vous apporter un message alors que nous approchons de la conclusion de cette 79ème Convention générale. Et vous savez que nous sommes arrivés au point de la convention qui ressemble plus à la fin d’une course sur route. Vous savez que j’aime courir des courses de temps à autre et il y a toujours un moment où quelqu’un porte une pancarte qui dit : « vous êtes presque arrivé ! ».
Mais on n’y est pas vraiment. Donc en réalité nous sommes effectivement presque arrivés.
Et cela a été quelque chose cette convention, n’est-ce pas ? Je ne sais pas pour vous mais je n’ai jamais été plus optimiste pour l’Église épiscopale. N’est-ce pas vrai ? Vous le ressentez, n’est-ce pas ? Il y a quelque chose de différent, il y a quelque chose de différent dans l’air – et Dieu sait que nous en avons besoin. Est arrivé, je pense notamment ces jours-ci, ce moment d’étirement et d’expérience de nouvelles manières d’être ensemble, d’être témoin avec audace alors que nous avons défendu les personnes qui souffrent et sont vulnérables, nous avons prié dans de nombreuses langues et nous nous sommes immergés plus profondément dans l’appel à être la branche épiscopale du Mouvement de Jésus. Nous savons, j’espère que nous savons, qu’être la branche épiscopale du Mouvement de Jésus n’est pas une expression toute faite sympa, parfaite pour les autocollants ou les tee-shirts – c’est une immersion profonde dans une manière d’être, une manière de vivre, une manière d’aimer.
Il y a douze jours nous nous sommes rassemblés, venant de partout dans le monde, pour nous occuper des affaires de ce que nous appelons la société missionnaire domestique et étrangère de l’Église épiscopale. Et à quelques exceptions près, nous avons passé la plus grande partie de notre temps tout près d’ici, vous savez, en quelque sorte confinés dans quelques kilomètres carrés autour du centre de conventions. Et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus mais je sais que – depuis le moment où nous sommes arrivés il y a deux semaines jusqu’à aujourd’hui, nous ne sommes plus les mêmes. Nous ne sommes plus les mêmes. Depuis la lamentation, la confession, et l’engagement envers le changement de vie durant la séance d’écoute « Me Too » qui a démarré notre moment jusqu’au Réveil rempli du Saint Esprit – je veux dire, nous avons eu un réveil, vous tous, un vrai de vrai ! Je veux dire, vous savez et je sais que nous faisons cela partout dans l’église mais vraiment, nous avons fait un réveil au Texas, alors vous savez, on a fait fort et c’est quelque chose que je pensais que nous n’allions jamais voir. Puis, les témoignages publics que nous avons eus sur les questions de violence armée et d’immigration, et notre réconciliation et réunion avec le Diocèse de Cuba – oui – nous sommes en train de vivre une liturgie, mes amis, nous sommes en train de vivre une liturgie ces dix derniers jours et Dieu est en train de donner une nouvelle forme à l’église.
À l’heure qu’il est, nous recentrons notre attention et je me pose la question, ma question pour ce soir est véritablement de savoir si vous êtes prêts. Sommes-nous prêts ? Sommes-nous prêts à partir ? Et je sais qu’il se fait tard – voyons l’heure – il se fait tard et vous commencez probablement à penser à rentrer chez vous, commencer par faire la valise, faire tout ce qui est nécessaire avant de partir de la 79ème Convention et je veux savoir si nous sommes réellement prêts à partir et faire tout cela ?
Parce qu’il y a quelque chose de différent.
Nous sommes envoyés, mandatés à nouveau par Jésus pour aller dans le monde entier faire en sorte que ce que nous avons fait ici importe. Nous sommes envoyés pour faire en sorte que ce que nous avons fait ici importe, non seulement pour nous et pour l’Église épiscopale mais pour le monde. Notre Évêque Primat a prêché, a enseigné et nous a encouragé à y aller et je veux savoir si nous sommes prêts ! Car, avec tout le respect que nous devons aux Saints du Nevada, ce qui s’est passé à Austin il ne faut pas que cela RESTE à Austin – donc je veux savoir, êtes-vous prêts à y aller ?
Êtes-vous prêts ?
Nous ne sommes pas différents des premiers disciples de Jésus qui étaient mandatés par Jésus pour y aller. Les onze, vous vous souvenez, l’ont rencontré sur le mont en Galilée et, bien que certains doutaient, Jésus est resté clair et leur a commandé : Allez donc, de toutes les nations faites des disciples en les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. L’action dans l’Évangile de Matthieu arrive assez rapidement à ce moment-là du livre. Et c’est ce qui se passe, après que Jésus a été crucifié, est mort et enterré et après que Marie Madeleine et l’autre Marie trouvent la tombe vide, et trouvent Jésus ressuscité, nous avons ce nouveau commandement. La première réaction de Marie Madeleine et de l’autre Marie, leur première réaction est de crainte mais vous remarquez qu’elles dépassent leur crainte, qu’elles dépassent leurs craintes et qu’elles suivent les instructions de Jésus. Je m’en voudrais si je ne mentionnais pas que si Marie-Madeleine et l’autre Marie étaient restées craintives, nous ne serions pas ici aujourd’hui. Amen ? Nous ne serions pas ici. Cela ne m’échappe pas que les femmes sont les premières à qui l’on dit de partir et de dire aux frères d’aller à la rencontre de Jésus en Galilée. Que celui qui entend comprenne, que celui qui entend comprenne que nous pouvons croire les femmes dès la première fois.
Et tout à leur honneur, tout à leur honneur, les onze ont cru les femmes, ont suivi leurs instructions et sont partis. Je peux leur rendre honneur, vous savez ? Il faut rendre honneur lorsque cela est mérité. Et les voici sur le mont, les onze qui adoraient Jésus et, tout en doutant, ils sont venus et ils ont été mandatés pour aller enseigner aux autres la voie de Jésus – cette voie aimante, libératrice, source de vie de Jésus, confiant qu’il serait avec eux jusqu’à la fin des temps.
Bien-aimés, il est temps pour nous de quitter le sommet de ce mont et d’aller dire aux autres ce que nous avons vu et fait ici – ce que nous avons appris ici sur comment être l’église. Cela parait fou, je sais, parce que nous parlons de la Convention générale après tout, que d’aucuns pourraient ne pas exactement appeler une expérience de sommet de mont. Mais pour nombre d’entre nous, c’est bien la culmination de la façon dont nous conjuguons nos efforts et célébrons d’être l’église. Mais que se passerait-il si nous partions d’ici et rentrions chez nous pour encourager autrui dans la voie de l’amour ? L’encouragement est l’une des dernières grandes pratiques. Nous n’en parlons pas assez. Mais c’est une pratique vitale. Car encourager, c’est donner de l’espoir, de la détermination et de l’orientation. C’est un travail du cœur. Nous qui sommes continuellement encouragés par la vie sacramentelle, liturgique et communale dans le Christ, sommes appelés à encourager un monde qui reste craintif. Nous craignons l’un l’autre, nous craignons la différence, nous craignons d’être vulnérables, nous craignons de ne pas être d’accord, nous craignons oh tellement de choses. Mais cette crainte nous retient en créant un monde où des choses incroyablement mauvaises sont normalisées. Nos craintes ne vont pas nous protéger. Nos craintes sont en train de nous tuer.
Mais nous qui suivons Jésus sommes appelés à témoigner que la vie peut être et est différente lorsque nous sommes vrais l’un envers l’autre. Lorsque nous changeons la relation que nous avons, lorsque nous partageons, et que nous partageons vraiment et que nous disons la vérité, nous changeons la relation. Lorsque nous partageons les récits qui sont presque trop douloureuses pour nous, nous changeons la relation. Et nous pouvons même changer notre cœur lorsque nous regardons et écoutons attentivement pour voir si Dieu est déjà à l’œuvre en l’autre et au travers de l’autre. Ainsi comme la prière, le repos, le culte et l’encouragement, cette manière de voir et d’entendre comme Jésus est une pratique. Et nous devons le faire encore, et encore, et encore.
Pratiquer la manière d’aimer dans Jésus signifie qu’il devient difficile d’être témoin d’une blague sexiste et de laisser passer, ou d’entendre un commentaire incontrôlé qui renforce les stéréotypes de haine et de simplement laisser passer. Ou d’absorber la micro-agression raciste et de laisser passer parce qu’« ils ne voulaient pas vraiment dire ça » ou que vous êtes simplement trop fatigué pour devoir encore dire quelque chose. Il convient de répéter que le rêve de Dieu pour nous n’est pas un apaisement politiquement correct, le rêve de Dieu pour l’humanité n’est pas aussi petit. L’élimination de la haine, de la suprématie blanche, de la misogynie, de l’homophobie et de la xénophobie du cœur humain pour que nous puissions nous tourner vers l’amour, est une question de normalisation de l’amour en raison et non en dépit des différences. C’est là le début du rêve de Dieu.
Donc, au cours de cette Convention générale, nous avons fait des choses que je n’aurais jamais pensé voir ou expérimenter. Et je ne veux pas seulement dire, vous savez, comment des milliers d’épiscopaliens tapaient des mains, généralement en mesure ; je veux dire, nous nous améliorons tout le temps, oui vraiment ! Mais je veux parler de la façon dont nous témoignons de notre foi en public. Comme la semaine dernière lorsque le Comité d’évangélisation et d’implantation d’églises, le Comité 11, a été envoyé deux par deux pour converser sur la foi avec les gens dans les rues d’Austin. J’y suis allée avec la Députée Lee Ann Walling du Delaware et nous avons rencontré Keifred. Où est Lee Ann ? Ah voici le Delaware ! Nous avons rencontré Keifred et cet homme était là assis en pleine chaleur à midi et dessinait dans son journal ; il m’a fait penser alors que nous lui parlions de la vérité de l’évangile que nous avions véritablement besoin d’écouter ce jour-là, je sais que j’en avais besoin – il nous dit : « Notre Dieu arrive toujours à l’heure ». Alors écoutez-moi l’église, on nous avait demandé de sortir de la beauté climatisée du confortable JW Marriott pour voir où Dieu était déjà à l’œuvre et nous avons été bénies dans les cinq premières minutes par un homme partageant la Bonne Nouvelle avec nous.
Être témoin de notre amour de Dieu dans le Christ en public est simplement d’être là et de déclarer à l’autre : je vous vois. Je reconnais que vous êtes là – vous ne serez pas invisible pour moi. Vous avez de l’importance. L’histoire de notre témoignage au Centre de détention Hutto fut douloureusement beau. Parce qu’être là est important – être là, le simple fait d’être là était la bonne nouvelle pour les femmes qui agitaient des morceaux de papier aux fenêtres du centre de détention reconnaissant qu’elles étaient vues – un autre témoignage de la normalisation de l’amour.
Bien-aimés, c’était presque comme si tout Austin était mandaté pour sortir et NOUS enseigner la manière aimante, libératrice et source de vie de Jésus – je veux dire, imaginez ça ! Imaginez alors ce qui peut nous attendre de retour chez nous. Je suis pratiquement sure que, chez nous, il y a aussi un message qui nous attend. Et que nous pouvons faire la même chose pour l’un l’autre – les disciples s’encouragent les uns les autres dans la façon d’aimer.
Il est presque temps de partir et avec les paroles de la Grande commission, nous sommes envoyés.
Et, ne l’oublions pas, nous devons toujours nous souvenir que nous sommes envoyés par Jésus. Et c’est peut-être trop évident parce que nous disons Jésus souvent, n’est-ce pas ? Mais dans notre émotion du retour à la maison et au bureau comme d’habitude en quelque sorte, souvenons-nous que nous sommes envoyés par le Jésus qui a vécu sa vie en marge. Nous sommes envoyés par le Jésus qui a choisi d’unir sa destinée à celle des désavantagés, des égarés et des esseulés. Nous sommes envoyés par le Jésus qui s’est trouvé pris dans les rouages du système de justice pénale de son époque. Nous sommes envoyés par le Jésus qui aimait suffisamment ses amis pour accepter leur trahison et leur désertion. Nous sommes envoyés par Jésus qui fut suspendu jusqu’à la mort dans la chaleur du jour se sentant abandonné par Dieu tout comme par les hommes. Et nous sommes envoyés par Jésus qui a été crucifié, est mort, est sorti victorieux de la mort comme il l’avait promis et est revenu vers ses amis qui tout d’abord ne pouvaient ni ne voulaient le croire. Et une fois qu’ils l’ont cru, ils ont commencé à embraser le monde, embraser le monde.
Donc je vais vous demander, les Saints, vous êtes prêts ? Vous êtes prêts ? À être la branche épiscopale du Mouvement de Jésus, vous êtes prêts ? Laissez-moi seulement vous dire maintenant, juste pour être sûre, parce que cela signifie que nous ne pourrons rester où nous sommes. Les mouvements bougent, n’est-ce pas ? Les mouvements bougent. Les mouvements bougent. Il y a des décisions que nous prenons d’un moment à l’autre pour vivre d’une certaine manière et les Saints – c’est notre moment. C’est notre moment. Ce qui veut dire, si jamais nous étions appelés à nous réclamer de la fonction contre-culturelle du christianisme qui consiste à mettre le monde à l’envers pour que nous puissions normaliser l’amour au lieu de la haine – c’est maintenant. Maintenant. Et devinez quoi ? Vous connaissez la voie. Vous savez quoi faire. Vous avez tout compris. Maintenant allez-y !
This post appeared here first: Sermon du 12 juillet de l’Évêque Jennifer Baskerville-Burrows, Diocèse épiscopal d’Indianapolis
[Episcopal News Service – General Convention 2018]